Printemps 1937. Deux hommes battent le pavé d’Istanbul. Un grand journal londonien leur a commandé un reportage illustré, le portrait de la capitale turque en cité moderne dans un pays laïque. Simon, l’écrivain terre à terre, ne voit rien qui y corresponde et aurait préféré être ailleurs. Aillil, le dessinateur épicurien, espère quant à lui de nouvelles expériences. C’est précisément ce que leur propose Abdolfaz, un prince autoproclamé rencontré sur les quais.
Dans la citerne imposante qu’il a aménagé en lieu de débauche dans les bas-fonds de la ville, il leur fait entrevoir un autre Istanbul, qui n’a jamais coupé les racines de son passé, et les plonge dans une ivresse trouble dont on ne sait s’ils sortiront.
Dérive orientale est un récit envoûtant et une réflexion sur l’exotisme. Les deux protagonistes incarnent des positions diamétralement opposées dans la rencontre entre cultures, refus méprisant d’un côté, quête d’exotisme consumériste de l’autre. Le dessin de Younn Locard sied à merveille à la représentation orientalisante d’un Istanbul du début du 20eme siècle, où les fastes de la bourgeoisie pro-occidentale côtoient l’indigence la plus crasse, et où la rationalité peut tout à coup s’effacer dans un tourbillon de fumée.
On en parle :
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– dans la chronique bd de Thierry de Bellefroid dans le grand mag sur la première
– Sur samba bd
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