Né dans l'industrieuse Pennsylvanie, Charles Forsman porte en lui la brutalité de la culture white trash. Il fait partie de ces artistes qui expriment la langueur et le désenchantement des banlieues américaines sans ce vernis d'ironie qui fait le succès des {Simpson} ou d'un Johnny Ryan.
Entré au Center for Comic Studies pour dépasser les limites de son apprentissage en autodidacte, il rencontre Alec Longstreth qui le pousse à publier sans attendre le moment hypothétique où il sera publiable par des majors.
Il crée rapidement son propre label, {Oily Comics}, pour éditer ses récits courts et percsutants, et s'improvise dans la foulée éditeur et distributeur.
Chuck Forsman produit ses livres à la maison, à l'aide d'une imprimante laser et d'une imprimante Riso, un modèle économique qui lui assure la rentabilité de sa production même à petite échelle. Les publications de {Oily Comics} ne font parfois que 8 pages, soit une feuille de papier 80 grammes au format Letter US, imprimée en recto verso puis pliée en quatre. En Amérique du Nord, où la vente par correspondance est bien implantée, commander ce type de zines n'a rien d'exceptionnel.
Son récit {The End of the Fucking World} sera publié sous cette forme avant d'être compilé par Fantagraphics. Le scénariste Jonathan Entwitsle les découvre en 2013 chez Gosh comics, à Londres, et le récit est devenu en 2018 une série télévisée produite par Netflix.
Chuck Forsman a entre-temps fait paraître d'autres récits où la violence se mêle à une analyse toute en finesse et ultraviolence des mœurs américaines contemporaines.
Né en 1982, Charles Forsman a grandi à Mechanicsburg en Pennsylvanie. Après avoir abandonné l’école secondaire, il erre de petits boulots en petits boulots jusqu’à ce qu’il trouve un endroit où il se sent chez lui, le Center for Cartoon Studies, d’où il sort diplômé en 2008.
Il s’est occupé de sa petite maison d’édition, Oily Comics pendant deux années intenses, et continue à faire de la bande dessinée dans le Massachusetts, où il partage sa vie avec l’auteure Melissa Mendes, avec qui il a étudié au CCS et qu’il a aussi publié.
Avec son coup de crayon caractéristique, inspiré par Charles Schulz, il participe à la jeune garde de la bande dessinée indépendante américaine aux côtés de Sammy Harkham, Jordan Crane et Kevin Huizenga.
Avec Revenger et Slasher, il pousse encore plus loin son plaisir à dessiner des histoires dans la veine du genre slasher, voire du gore, avec une approche graphique qui se veut plus réaliste, se rapprochant du mainstream américain aussi bien dans les découpages que dans le format.
Bibliographie
Titres disponibles en français
The end of the Fucking World, L’employé du Moi, 2013
Celebrated Summer, Cambourakis, 2014
Hobo Mom, L’employé du Moi, 2015 (avec Max de Radiguès)
Pauvre Sydney, L’employé du Moi, 2018
Titres inédits en français
Revenger, Bergen Street Comics Press, 2015
Slasher, Floating World Comics, 2018