Minimalisme, innocence, et violence
On retrouve souvent chez les auteurs de comics un dessin naïf et rond. Il semble évoquer la bande dessinée pour enfant et un monde apparemment insouciant fondé sur le comique tels qu’on peut le voir dans les comic strips.
C’est souvent en recopiant ces dessins que les auteurs ont appris leur métier. Économe et dynamique, ouvert à toutes les fantaisies graphiques, rempli d’animaux, de magie et de nature, il fait facilement se rejoindre l’univers familier et l’imaginaire des contes et romans d’aventure.
Mais depuis les années 60 et la contre-culture, on sait que ce style est aussi particulièrement adapté pour révéler la cruauté sous le vernis des apparences, ce qui en fait un outil critique très riche, véhicule de récits aussi surprenants que brutaux, allant de l’ironie au grotesque.
Le dessin produit alors un décalage, mêlant nostalgie et rancœur tenace, et un désir maladroit de normalité duquel déborde la violence des émotions.