Interview de Dash Shaw
Biographie
Où êtes vous né et où vivez-vous aujourd’hui ?
Je suis né à Los Angeles, en Californie, et j’y suis resté jusqu’à l’âge de deux ans. J’ai grandi à Richmond, en Virginie, où je vis maintenant, après avoir vécu à Brooklyn, New York, pendant plus de dix ans.
Quelles sont les maisons d’édition “small press” et plus officielles avec lesquelles vous avez collaboré ? Ou avez vous fait de l’auto-édition, avec un nom de structure ?
J’ai travaillé avec de nombreux éditeurs "small press" : Breakdown Press, Uncivilized Books, Picturebox Inc., Odd God Press, Teenage Dinosaur, Alternative Comics, Desert Island, etc. Il y en a probablement d’autres que j’ai oublié de mentionner.
Comment avez-vous appris votre métier d’auteur ?
J’ai commencé à dessiner des bandes dessinées au collège, très tôt. Et j’ai continué. Plus tard, j’ai fait des études en dessin et illustration à la School of Visual Arts de Manhattan.
Vivez-vous de votre art ?
Oui.
Auto-édition
Par qui/comment s’est fait votre premier contact avec la scène de l’auto-édition ?
J’ai auto-publié mes bandes dessinées au début, au collège, juste en utilisant une photocopieuse chez Kinkos. Je ne peux pas me rappeler comment j’en ai eu l’idée. Je faisais toujours des petits livres.
Pourquoi avez vous décidé de vous auto-éditer ?
À l’époque, c’était parce que je pensais que personne d’autre ne me publierait.
Quelle est la meilleure partie dans l’auto-édition ? Concevoir le récit, fabriquer le livre, la rencontre avec le public, la participation à une communauté ?
Concevoir le récit.
Quelle est votre meilleure expérience d’auto-édition ?
Le sentiment de créer un tas de livres et de les voir comme un tout.
Est-ce que l’auto-édition vous coûte de l’argent, vous rapporte, ou a un bénéfice nul ?
D’après mon expérience, lorsque je publie moi-même, je perds de l’argent.
Êtes-vous un éditeur ou un distributeur pour le travail d’autres personnes ? Si oui, comment est-ce arrivé ?
Non mais c’est une noble tâche. J’admire les autres dessinateurs qui font ça. Cependant, je n’ai tout simplement pas l’énergie pour cela. J’aurais aimé pouvoir le faire.
Quel rôle joue les salons et les conventions de micro-édition dans votre pratique de l’auto-édition ?
Maintenant, c’est pour voir des amis.
Gardez vous une archive de vos fanzines ? Comment les conservez-vous ?
J’ai une boîte de zines semi-récents. Les plus vieux zines, j’essaie de ne pas les garder car je les trouve embarrassants.
Où imprimez-vous vos fanzines ? Est-ce que vous passez par un imprimeur ou chez un copy-shop ?
En ce moment, j’utilise un photocopieur chez Staples.
Est-ce que vous lisez beaucoup de zines et de mini-comics ?
Je lis ce que les gens m’envoient ou me donnent lors des conventions. Je me promène aussi pendant les conventions et je trouve des choses.
Est-ce que vous pensez que votre pratique de l’auto-édition est lié à votre situation géographique ? à l’organisation du marché de la bande dessinée aux USA ?
Je ne suis pas sûr. Il semble qu’il y ait une plus grande scène de bandes dessinées auto-publiées aux États-Unis que dans d’autres endroits. Par exemple, lorsque je vais à Angoulême, ce travail est davantage imprimé de manière professionnelle et il y a moins de zines. Mais, c’est peut-être une impression sans fondement.
Edition
Quel a été votre premier éditeur ? Connaissaient-ils votre travail grâce à l’auto-édition ?
Je suppose que le tout premier est le magasin de bande dessinée local à Richmond, en Virginie. Ils portent maintenant le nom de "Velocity Comics".
Avez-vous continué à autopublier depuis ? Pourquoi ?
Je le fait quand je veux qu’un projet soit réalisé très rapidement.
Allez-vous continuer à auto-éditer dans les prochaines années ?
Probablement, oui, mais seulement pour de très petites éditions utilisées "en interne".
Pour vos livres qui sont passés de l’auto-édition à l’édition, quelles questions de remontage ou de format se sont posés ? Comment voyez-vous la relation entre les deux ?
C’est bien de savoir comment faire un livre par vous-même avant de travailler pour un éditeur. Il est préférable de réfléchir à tous les aspects du livre : le papier, le nombre de pages, l’encre, etc.
L’exposition
Vous pouvez nous parler des travaux que l’on peut voir dans l’exposition ?
C’est une variété de travaux auxquels j’avais facilement accès et dont je pensais qu’ils iraient bien ensemble. Même s’ils ont été conçus pour être imprimés et non exposés sur des murs, il arrive parfois que quelque chose d’excitant se passe lorsque vous les placez dans ce nouveau contexte.