Interview de Noah Van Sciver
Biographie
Où êtes vous né et où vivez-vous aujourd’hui ?
Je suis né dans le New Jersey puis j’ai déménagé en Arizona, dans le Colorado, le Vermont et l’Ohio et je suis sur le point de déménager en Caroline du Sud.
J’ai vécu partout dans le pays au cours de ma vie.
Quelles sont les maisons d’édition “small press” et plus officielles avec lesquelles vous avez collaboré ? Ou avez vous fait de l’auto-édition, avec un nom de structure ?
J’ai déjà travaillé avec la plupart des petits éditeurs comme Oily Comics, Retrofit, 2D Cloud et Kilgore Books.
Comment avez-vous appris votre métier d’auteur ?
Je lis beaucoup de bandes dessinées, j’écris et dessine tous les jours. J’apprends encore et je sens que c’est le travail de ma vie.
Vivez-vous de votre art, sinon comment faites-vous pour tenir le coup ?
Oui, je suis un dessinateur professionnel sans autre moyen de gagner ma vie que de dessiner.
Auto-édition
Par qui/comment s’est fait votre premier contact avec la scène de l’auto-édition ?
Le premier dessinateur professionnel que j’ai rencontré était John Porcellino et nous sommes devenus de bons amis. Il m’a appris tout ce que je sais sur le métier de dessinateur de bande dessinée.
Pourquoi avez vous décidé de vous auto-éditer ?
Je devais publier moi-même, sinon mes bandes dessinées ne seraient jamais lues.
Quelle est la meilleure partie dans l’auto-édition ? Fabriquer le récit, fabriquer le livre, la rencontre avec le public, la participation à une communauté ?
Écrire une histoire est toujours ma plus grande motivation dans le fait de faire de la bande dessinée.
Quelle est votre meilleure expérience d’auto-édition ?
Les longues tournées que je faisais avec John Porcellino. Nous avons tant de bons souvenirs lors de nos voyages à travers le pays, nous arrêtant dans chaque librairie de bandes dessinées que nous pouvions trouver pour vendre nos livres et faire des lectures. Ensuite, nous dormions dans la voiture la nuit. J’ai tellement appris pendant ces moments.
Est-ce que l’auto-édition vous coûte de l’argent, vous rapporte, ou a un bénéfice nul ?
Je rentre toujours au moins dans mes frais.
Quel rôle joue les salons et les conventions de micro-édition dans votre pratique de l’auto-édition ?
Ils jouaient un rôle beaucoup important auparavant, mais c’est vrai que je ne m’y suis plus trop rendu ces derniers temps.
Gardez vous une archive de vos fanzines ? Comment les conservez-vous ?
La plupart de mes travaux se trouvent dans les archives de l’Ohio State University. Ils vont tout conserver pour moi.
Où imprimez-vous vos fanzines ? Est-ce que vous passez par un imprimeur ou chez un copy-shop ?
Les deux, en fonction de chaque bande dessinée.
Est-ce que vous lisez beaucoup de zines et de mini-comics ?
Chaque fois que je peux les trouver !
Est-ce que vous pensez que votre pratique de l’auto-édition est lié à votre situation géographique ? à l’organisation du marché de la bande dessinée aux USA ?
Je ne pense pas que cela corresponde bien au marché américain, car la plupart des magasins de bandes dessinées ne proposent pas beaucoup de petites éditions. Vous pouvez les trouver lorsque vous allez à des conventions, mais jamais par hasard. Je ne publierais une bande dessinée moi-même que si c’était un petit projet mineur, car je veux que mon travail touche le plus de monde possible.
Edition
Quel a été votre premier éditeur ? Connaissaient-ils votre travail grâce à l’auto-édition ?
Mon premier éditeur était une librairie appelée Kilgore books à Denver. Ils connaissaient mon travail auto-édité parce qu’ils le vendaient dans leur librairie et ils m’ont demandé si je voulais de l’aide pour la publication. Ils sont alors devenus mon éditeur et ont depuis continué à publier de nombreux autres dessinateurs.
Avez-vous continué à autopublier depuis ? Pourquoi ?
Je continue à publier moi-même des petits recueils de dessins de mes carnets de croquis uniquement pour le plaisir de créer quelque chose moi-même.
Allez-vous continuer à auto-éditer dans les prochaines années ?
Peut être. Je n’ai pas de problème avec cela.
Pour vos livres qui sont passés de l’auto-édition à l’édition, quelles questions de remontage ou de format se sont posés ? Comment voyez-vous la relation entre les deux ?
J’ai été heureux de commencer à travailler sur des livres, ce qui m’a permis de toucher un public plus large que le nombre de personnes que je pouvais me permettre seul. Je n’aurais pas pu continuer à m’auto-publier pendant très longtemps car c’était très cher pour moi. Je considère l’auto-édition comme un moyen d’atteindre un objectif mais j’attends de la collaboration avec un éditeur qu’elle permette de se concentrer sur le travail artistique et plus sur les aspects commerciaux. Maintenant, l’auto-édition est quelque chose que je continue à faire pour le plaisir uniquement.