Michel, le quarantenaire râleur et hirsute créé par Pierre Maurel nous revient pour un troisième épisode. Cette fois, l’amour, le vrai, celui pour lequel on passe l’aspirateur, semble bien avoir frappé à sa porte. Mais les emmerdes ne cessent pas de pleuvoir pour autant. Dans une France traversée par les conflits sociaux, impossible pour Michel de rester indifférent et de garder son matériel de reporter en poche, ni sa langue d’ailleurs. Comme il n’est pas vraiment taillé pour l’aventure, c’est aussi sous une pluie de coups durs, pas toujours métaphoriques, que notre antihéros bedonnant va courir. Qu’il nous promène au milieu des lacrymogènes pendant une manifestation, dans un vernissage d’art contemporain, dans les petits boulots d’intérim ou le long d’un sentier de campagne verdoyant, Michel est toujours furieusement proche de nous, de nos espoirs, de nos coups de gueule et interrogations sans réponses sur ce monde hyperconnecté et pourtant bien terre à terre qui est le nôtre.
Pierre Maurel décortique, avec son dessin nerveux et ses figures saisies sur le vif, les travers de notre époque. Avec drôlerie, intelligence, et au travers de situations et d’un personnage plus complexe qu’ils n’en ont l’air.
Michel et Le Grand schisme est le dernier opus de la trilogie entamé avec Les Temps modernes en 2018. Pour l’auteur, c’est l’occasion d’aborder sous l’angle d’une comédie de mœurs à la fois sympathique et grinçante des thématiques liées à l’actualité. Les mouvements sociaux d’aujourd’hui, les trottinettes géolocalisées, mais aussi un furieux désir de changer le modèle de notre société. Ce dernier opus se veut plus jovial et ouvert sur l’inconnu.
France Inter - La leçon de dessin de Pierre Maurel