Les Dombarelles, c’est un petit coin de verdure sylvestre bordé de petits étangs où la faune et la flore prolifèrent à quelques encablures de la maison de Michel. Tout le monde s’accorde pour dire que ces terrains devraient devenir une zone naturelle protégée. Mais voilà qu’une grande firme américaine, détenue par un milliardaire bien connu, souhaite racheter les parcelles pour y exploiter les ressources du sol. Le minerai rare qu’il contient servirait de composant pour les batteries des trottinettes électroniques de l’une de ses filiales. Fidèle à lui-même, Michel ne l’entend pas de cette oreille. Alors que Victor, son « frère de la rue » est mal en point et vient d’être admis en urgence aux soins intensifs, notre pourfendeur des causes perdues va pourtant reprendre du service. Avec les habitants du village, ses amis et ses ennemies d’hier, il se mobilise pour mettre sur pied une ZAD.
Comme Don Quichotte, Michel est un héros idéaliste aussi maladroit qu’émouvant, en complet décalage avec la politique de son époque. Contrairement au personnage de Cervantès, lui ne se bat pas contre des moulins, mais bien contre de véritables dragons, ici incarnés par les détenteurs du capital, ceux qui épuisent les ressources de la planète au nom des profits. Bien plus pragmatique aussi, Michel n’est jamais seul, il est toujours bien accompagné. Dans les récits pleins d’entrain de Pierre Maurel, la solidarité est une force. Pourtant, le reporter débonnaire ne semble pas être au bout de ses surprises dans une société qui se montre de plus en plus injuste. Cette cinquième tribulation illustre plus que jamais la colère qui gronde aujourd’hui face au désastre environnemental à venir.
En 2024, Michel et la bataille des Dombarelles est présenté dans la sélection « Éco-Fauve » du festival d’Angoulême.