Samandal est un collectif de bande dessinée basé à Beyrouth, publié en arabe, anglais et français. Comment, pourquoi, avec qui on fait de la bande dessinée au moyen-orient ? Après la rencontre d’Hatem à Bruxelles, il y a deux mois, l’occasion s’est présentée d’aller voir ça.
Avec ma casquette "employé du Moi" et mes t-shirts de "prof de narration", j’ai été accueilli par Leni, Hatem, Fidz et Omar à Beyrouth pour y donner un workshop de 3 jours et un conférence sur Edm et ses conditions d’émergence. J’aime aller ailleurs pour travailler, on comprend beaucoup plus de choses beaucoup plus vite sur un milieu, une culture, les joies et les merdes des autres endroits de ce qui est désormais le village global.
Le but central de la rencontre était de mettre sur pied une collaboration avec Samandal, sous la forme d’un livre collectif co-édité à la fin de cette année. Il sera basé sur des planches pré-publiées sur grandpapier par les auteurs de là-bas et d’ici, autour d’un thème qui sera annoncé dans les prochaines semaines. Tous les participants de grandpapier pourront y proposer quelque chose, comme pour les projets Crrisp ! et Minneapolis John.
Le vendredi 3 juillet, le numéro 5 de Samandal a été mis en vente, une excellente façon de clôturer une semaine chargée et excitante pour la petite structure de Beyrouth comme pour moi. Faire la fête encore une fois, aller à la plage pour manger du poisson et prendre un coup de soleil, puis l’avion pour retrouver Bruxelles sous les pluies orageuses.
La vie nocturne de Beyrouth est réputée. Je l’avais lu sur Wikipedia. Je confirme. Mais il n’existe rien de structuré pour la bande dessinée à Beyrouth, pas de concurrents, certes, mais pas non plus d’éditeurs, de distributeurs, de librairies, de politique culturelle, de "milieu", et de public au sens où on l’entend ici. Leni, Hatem, Fidz et Omar, ont déjà réussi à cristalliser autour de la revue quelque chose, une scène peut-être. C’est pourquoi chez edM, on est plutôt fier d’être de la partie avec ce projet à venir.
Photographies de William Choukeir
