"Imaginez ne plus jamais pouvoir embrasser quelqu’un sur les lèvres. Et si vous ne pouviez plus jamais embrasser vos enfants, sortir avec quelqu’un dans une soirée, partager de la nourriture, faire une pipe, partager un joint entre collègue, emprunter une brosse à dent, ou cacher dans le café de votre patron, sans transmettre une maladie horrible et incurable".
Ken, le personnage central de Monsters, doit se rendre à l’évidence : il a transmit l’herpès à sa compagne. Ce virus dont il ne connait rien va rapidement détruire son couple et modifier profondément la perception de son propre corps.
"Monsters" n’est pas qu’un récit pédagogique sur le virus de l’herpès. C’est une bande dessinée autobiographique d’une liberté graphique époustouflante et à l’humour décapant sur la relation entre corps et esprit. Ken, Balloté par un trop plein d’émotions, malmené par le désir, y mute tour à tour en chien lubrique, en corps troué, en virus purulent, pour ne retrouver apparence humaine que par la grâce de la tendresse.
Les 3 premiers chapitres de "Monsters" ont été autopubliés sous forme de fanzine. L’importance de ce témoignage et la maturité de son traitement narratif ont rapidement attiré l’attention du public et des éditeurs. Depuis, les médias ont unanimement salué ce qui est probablement un des meilleurs livres de 2011.