Menotte s’est enfui de son foyer, il vit depuis avec son chien Quenotte dans un bâtiment désaffecté à l’orée de la forêt. Orphelin, il survit de menus larcins et de cambriolages. Grâce à son doigt qui peut s’allonger à l’infini et aux dents aiguisées de son petit compagnon, aucune serrure ne leur résiste ! Dans les parages, il y a aussi Max et son crapaud. Malgré leur différence d’âge, Menotte finit par se lier d’amitié avec lui. Ensemble, ils occupent leur journée à arpenter les terrains vagues lugubres et les friches industrielles de la ville déserte. Pour tromper l’ennui, ils balancent des pierres aux passants et ça les fait bien marrer. Au fil de leurs errances, ils finissent par tomber sur le campement des trois de la bande du Chêne et s’empressent de le saccager. C’est le début des hostilités entre les deux clans !
Dans cette Guerre des boutons désenchantée, il y a surtout un combat pour l’émancipation. Adolescents dans la marge, livrés à eux-mêmes dans le monde des adultes invisibles, ils s’inventent leurs propres identités et construisent leur mythologie. Au cœur de cette utopie ingénue, la maturité surgit parfois là où on ne l’attend pas, à travers la rébellion, la fraternité, l’amour ou encore les prémices d’une organisation de vie autonome.
Menotte & Quenotte est le premier long récit de Michel Esselbrügge, jeune auteur allemand que l’on avait pu lire en français pour la première fois, il y a quelques années, à L’employé du moi avec L’usine à tête de gras dans la collection Vingt-Quatre.