Chat Pernucci a été emporté par la mort. Nombreux sont les admirateurs qui pleurent aujourd’hui la disparition du célèbre chat bleu, ovoïde, mutique et sans membres.
La première rencontre d’Olga avec Chat Penucci fut pour le moins fracassante. Lors d’une soirée mondaine, elle trébuche sur le drôle de félin et se casse un bras. Après cet incident, elle reçoit la visite inopinée du chat, alors qu’elle est en convalescence à la campagne avec Fausto, son amoureux. Ce qui était censé être un court passage se transforme bientôt en un long séjour. Ni Olga ni Fausto ne déchiffrent les intentions de l’animal, mais, rapidement, les questionnements virent au fanatisme et à l’obsession malsaine. C’est, pour ainsi dire, le début de la fin.
Juta retrace les derniers jours de cette mascotte déroutante en se jouant du fétichisme et du culte dont elle est l’origine. Dans sa bande dessinée, l’auteur italien déploie un imaginaire libéré qui vient se confronter au monde réel. Chat Pernucci est un récit absurde, teintée de tendresse et de violence, qui interroge notre fascination pour les vedettes, les idoles et les figures héroïques. À l’instar de Lady Di, la mort de Chat Pernucci cristallise tous les désirs et les fantasmes d’une société. Même après sa disparition, son existence reste tangible, car l’on continue de faire commerce de son effigie sur quantité d’objets dérivés, pin’s, briquets et t-shirt.