Mon enfance a été marquée comme tous les gosses par les legos et les jeux vidéo. J’ai gardé une nostalgie pour ces jeux qui faisaient appel à l’imagination, transformant un triangle avec deux côtés en escalier en un redoutable vaisseau spatial.
Etienne Beck
Monsieur Pixel est dessiné « pixel par pixel » avec quatre feutres, un jaune, un vert, un rouge et un noir. Beck l’a démarré sur un coin de la cuisine, en écriture automatique, et en a fait un récit de 92 pages dans lequel Mr Pixel, tour à tour jouet du destin et maître de ses actes, se fiance avec une ravionne, se bat avec son amant, connait la gloire et la déchéance, se fait prédire l’avenir par une cuisinière, catche au Mexique, affronte Roger Waters.
Bien qu’impossible à résumer, ce sinueux récit évite le délire stérile et délivre une raclée d’humour en un bouillonnant et subtil magma de mots et d’images.
À la fin, Monsieur Pixel retombe sur ses pattes, nous laissant bouche bée, comme après un grand film d’aventure lorsque la lumière se rallume dans la salle, un peu perdu, vidé et repu à la fois, un grand sourire aux lèvres.
Sorti de St-Luc Bruxelles en illustration en 2003, cet auteur français qui passe beaucoup de temps en Belgique s’est déjà fait remarqué avec deux publications illustration jeunesse :
P’tigars-P’tidoigt et Le petit Poussé édité respectivement chez MeMo et chez Naïve.